La profession est-elle prête pour le big bang de la médiation familiale ?
La médiation est à la veille de prendre une toute nouvelle dimension. La Justice confirme régulièrement son orientation en faveur des modes amiables de résolution des différends au travers des déclarations de ses représentants, mais ses dernières actions en apportent également des preuves concrètes :
- Lancement en septembre 2017 sur 11 tribunaux de la tentative de médiation familiale obligatoire pour les demandes modificatives, étape qui préfigure sa possible généralisation pour 2020
- Mise en place de listes de médiateurs à partir de novembre 2017 ou de début 2018
Il semble désormais probable qu’en médiation familiale, la généralisation de cette tentative de médiation devrait entraîner une croissance des médiations familiales supérieure à 500% en 5 ans ! Nous nous réjouissons de ces perspectives, qui seront aussi favorables aux familles concernées par ces médiations qu’aux magistrats.
Cette grande nouvelle nous incite à mettre l’accent, en ce mois de novembre, sur la médiation familiale : vous y découvrirez quelques points d’analyse de la situation vis à vis de la Justice, des financements de la CNAF, et du diplôme d'état de médiateur familial. Il ressort des analyses que face à ce big bang de la médiation familiale, la profession est encore loin d’être prête :
- Il n’existe à ce jour pas de structure de tarifs d’entretiens de médiation permettant à des médiateurs de vivre décemment et de répondre à une croissance d’activité
- La répartition actuelle des coûts entre usagers et CAF n’est pas adaptée à un volume de médiations en hausse
- Ces points peuvent heureusement être intégrés à la négociation, dès 2018, de la nouvelle convention d’objectifs et de gestion avec la CNAF
- En fonction de cette COG, il est important de vérifier si les effectifs actuels des médiateurs familiaux sont suffisants, et si une partie des médiations familiales doit être attribuée aux titulaires d’autres formations
- La communication avec la Justice est perfectible, et marquée par une insuffisante concertation avec les acteurs de la médiation, notamment en raison de leur absence de coordination
- Des ajustements sont souhaitables dans les formations (diplôme d’état de médiateur familial et autres formations diplômantes)
- La question de la communication vis-à-vis des prescripteurs et du public pour un tel changement dans les mentalités reste entière
Nous avons à peine 5 ans pour traiter ces questions avec réalisme et efficacité, ce qui est, en soi, un magnifique projet ! Pour mener ce projet à bon port, nous lançons un appel à tous les acteurs de bonne volonté : mettons résolument en place une structure chargée de mener ce projet. Votre syndicat professionnel des médiateurs SYME en fera partie. Toutes les associations et fédérations souhaitent agir de façon collaborative, coordonnée et déterminée face aux pouvoirs publics y sont cordialement conviées.
Une Semaine de la médiation sous le signe de la culture de la médiation
Chaque année, plus de 1000 diplômes de médiateurs sont délivrés lors des formations à la...
Notre passion commune en 2025
Vous êtes passionné(e) de médiation et souhaitez vivement qu’elle devienne un jour votre...
Le premier rapport du Conseil national de la médiation
Le Conseil national de la médiation a été institué par la loi n° 2021-1729 du 22 décembre 2021...
Les partages de pratique du SYME se poursuivent et évoluent en 2025
Pour devenir médiateur, il est évidemment indispensable d'avoir une pratique régulière, comme il...
Une pratique de la médiation en Suisse : du tiers de confiance au médiateur
Christophe IMHOOS est avocat au barreau de Genève. Il intervient dans différentes formations en...
TMFPO : un signal négatif pour la médiation familiale ?
La TMFPO est l’expérimentation, dans 11 juridictions, d’une obligation de tenter une médiation...